Nobody knows...

K.

Quand nous étions petites, nous étions les meilleures amies du monde ! Nous passions des journées à jouer ensemble… Tu avais tellement d’énergie que je revenais chez moi fatiguée comme si j’avais escaladé le mont Evrest… À l’époque, nous croyions à de l’hyperactivité… Dès ton jeune âge, ta mère en voyais déjà de toutes les couleurs… Tu étais une enfant rebelle… À l’adolescence, nous étions devenues comme des soeurs… Malheureusement, la situation s’était aggravée… Déjà, au tout début de ton adolescence, tu as commencé à boire et à prendre de la drogue… J’ai longtemps essayé de te rammener dans le droit chemin… De te faire comprendre que ta mère t’aimais plus que tout, que tu devais arrêter de la faire souffrir… Que tu devais cesser de vouloir à tout prix plaire à ton père en t’enfonçant dans son mode de vie… La drogue et l’achool, ce n’est pas une vie! ! Je me souviens de toutes les fois ou je t’ai vu attendre avec impatience que ton père viennent te chercher… Tu était tellement heureuse de pouvoir enfin avoir un peu de son attention… Et je me souviens aussi de ta peine quand il ne venait pas et qu’il trahissait sa promesse… une fois de plus… Plus il te repoussait, plus tu voulais te rapprocher… Tu t’es mise à t’habiller comme toutes ces petites pétasses que tu voyais avec ton père et à t’enfoncer encore plus dans la drogue… J’ai essayé de toute mes forces de t’aider, de te montrer les bons côtés de la vie… Mais j’ai vite compris qu’en essayant d’être là pour toi, tu étais en train de m’entrainer dans ta chute… Malgré tout l’amour que j’avais pour toi, je n’ai eu d’autre choix que de m’éloigner… Plus tu vieillissait, plus tu t’enfonçait… Tu t’es mise te prostituer, à danser nue, à prendre des drogues de plus en plus dures… On ne savait plus comment t’aider et les ressources se faisaient de plus en plus rares et sont mêmes devenues inexistantes quand tu as eue 18 ans… On ne pouvait plus rien pour toi… Tu étais majeure et on ne pouvait plus prendre de décisions à ta place… Et si tu ne voulais pas d’aide, on ne pouvait rien faire… J’ai toujours continuer à t’aimer car j’ai toujours cru que tu étais une bonne personne… malgré l’enfer que tu as fait vivre à ta mère et que tu te faisait vivre à toi-même… je me disais que la fille que j’ai connu et qui as été ma meilleure amie était toujours cachée à l’intérieur de toi… En 2008, tu as fait une tentative de suicide… À ce moment, tu ne peux t’imaginer tout ce qui s’est passé dans ma tête… Je me sentais coupable… Coupable de t’avoir abandonné… d’avoir arrêté d’essayer… Mais au fond, j’étais une adolescente quand je me suis éloignée… Et si je ne l’avait pas fait, je me serait enfoncée avec toi… Maintenant je le sais… Je t’ai toujours dit que j’étais là pour t’aider si tu en avait besoin… Mais tu n’as jamais voulu de mon aide… On t’as diagnostiqué un trouble de personnalité limite… Mais à ce moment, au lieu de vouloir te battre, on dirait que tu t’es donnée une raison pour tout ce que tu faisait subir aux gens et à toi-même… Tu aurais pu avoir toute l’aide dont tu as besoin… mais tu l’as refusé… Ta mère, elle, ne ta jamais lâchée, elle t’a toujours aimée… Au cours de ta vie, je t’ai vue tomber… tu es en chute libre depuis longtemps… tu es devenue manipulatrice, toxicomane, violente, prostituée… Tu t’es mise à ne penser qu’à ta drogue et tous les moyens sont bons pour en avoir… Que ce soit en manipulant, en frappant ou en offrant ton corps… Ça me fait tellement de peine de savoir que tu en es rendue là… Tu ne peux t’imaginer comment… Toi tu pense qu’on ne t’aime pas… Mais c’est faux! ! Ce qu’on aime pas c’est ce que tu as fait de ta vie… C’est de se sentir impuissant face à cette situation… C’est de te voir te détruire parce qu’on sait à quel point tu peux être une personne en or si tu accepte de t’aider… Mais là, tu es allée trop loin ! J’ai du mal à m’imaginer que quelqu’un puisse faire ce que tu as fait ! Après tout ce qu’elle a fait pour toi ! Après s’être rendue malade à vouloir t’aider ! Tu as osé battre ta propre mère!?! ? Tu es vraiment allé trop loin, c’est épouventable ce que tu as fait! ! Malgré tout, j’ai du mal à te détester… J’espère toujours qu’un jour, tu te réveilleras et que tu iras en désintox et en thérapie pour ton TPL… Et qu’à ce moment tu pourra mener une vie normale… Sache que je serais là à t’accueillir à bras ouverts… Mais en attendant, je n’entrerai plus en contact avec toi… Tu es trop destructrice ... Tu saura ou me rejoindre si tu décide d’accepter mon aide… J’espère de tout mon coeur que les prochaines nouvelles que j’aurai de toi seront positives ... Mais je vis toujours avec la peur de recevoir un appel m’annonçant que tu est morte.... Sache que j’aimerai toujours la K. que j’ai connue… ma cousine K. ! Je sais qu’elle est toujours là quelque part....