Nobody knows...

Invalidité

En octobre 2021, je suis retournée en arrêt de travail; toujours à cause de la fibromyalgie. J’ai recommencé à suivre le programme de réadaptation établi lors de mon dernier arrêt de travail et j’ai consacré toutes mes énergies à mon rétablissement, en vain.

En juin 2022, la compagnie d’assurance a exigé que j’aille passer une expertise à environ 2h de route de chez moi pendant 3 jours. Ils m’ont tellement poussé au delà de mes limites qu’à mon retour, je suis restée clouée au lit pendant 1 semaine avec des migraines vestibulaires tellement fortes que j’en ai vomi pendant 3 jours. Comme je commençais à aller mieux, je me suis disloqué un genou et j’ai testé positive à la Covid-19 la même journée. Une autre semaine clouée au lit à cause de la Covid et quelques semaines de physiothérapie pour mon genou ont anéanti tous les efforts déployés lors des mois précédents. Retour à la case départ… encore.

J’ai dû patienter jusqu’en novembre 2022 pour, enfin, connaître les résultats de l’expertise. "Madame présente un déconditionnement physique généralisé non compatible avec un emploi; même de type sédentaire. Nous recommandons qu’elle suive un programme de reconditionnement physique pendant au moins 6 mois avant de penser à un possible retour progressif." Mon médecin m’a aussi prescrit un médicament pour aider mon processus de perte de poids et ainsi, mettre toutes les chances de mon côté.

Le 15 décembre 2022, j’ai débué un suivi de 5 semaines avec une kinésiologue qui a modifié le programme que je suivais déjà afin qu’il soit optimal et nous avons convenu que je suive ce programme à la maison.

Début février 2023, j’apprend que mon médecin quittera en congé de maternité à partir du mois de mars. La panique ! Je m’empresse de prendre rendez-vous avec elle afin de discuter de la suite des choses lorsqu’elle sera en congé.

Le 9 février, juste avant mon rendez-vous, la compagnie d’assurance m’appelle afin de "planifier mon retour progressif à partir du mois de mars". La discussion (si on peut appeler ça une discussion) s’est envenimé. Je lui rappelle que le rapport d’expertise demande un minimum de 6 mois de réadaptation. Elle ose nier cette infomation et me dit que "de toute façon j’ai un emploi sédentaire alors je n’ai pas besoin d’être en forme pour le faire". Comme j’avais le rapport devant moi, je lui ai fait la lecture. Elle me dit que le rapport de la kiné dit que je suis apte à travailler, ce dont je doute. Elle m’a parlé comme si j’étais une moins que rien, me coupant la parole, déformant ce que je disais… Elle me dis qu’elle n’a pas de preuves que je fais ce qu’il faut pour m’en sortir; que mes symptômes sont "subjectifs". Bref, elle ne me croit pas. La discussion se termine donc avec elle qui me dit qu’elle va réévaluer mon dossier et avec moi qui est dans tous mes états. J’ai tout de suite contacté la kiné pour qu’elle m’envoie le rapport. Il n’est nullement indiqué que je suis apte à travailler, mais bien que je dois poursuivre le programme mis en place.

Plus tard, ce jour-là, je raconte à mon médecin ce qui s’est passé. Elle me dit de ne pas m’inquièter et de "dormir sur mes 2 oreilles" car elle n’autorisera pas mon retour au travail; qu’ils ne peuvent pas m’obliger à retourner sans son accord. Elle est catégorique ! Le rapport demande au moins 6 mois, ce qui m’ammène au moins à la mi-juin. Donc aucun retour avant au moins juillet-août, et ça dépendra de mon état à ce moment. Elle me dit textuellement : "Laisse-là mariner dans son jus, qu’elle fasse ses lectures, elle verra bien qu’elle a tort." Elle me dis qu’elle réferera les dossiers d’invalidité actifs à un collègue après son départ et qu’elle me contactera au début avril pour me dire comme ça fonctionnera. Je suis rassurée, mais tout ce stress exacerbe encore une fois de plus mes symptômes.

Le 11 avril, je n’ai toujours pas de nouvelles de mon médecin, mais j’ai une nouvelle dicussion avec la "sympatique" chargée de dossier des assurances. Et là, rien ne va plus. Elle me dit que mon médecin a recommandé une reprise de la kiné en présentiel pendant 5 semaines. Moi qui commançait juste à être me bâtir une routine qui fonctionne. De plus, elle recomanderait un retour progressif à partir du 22 mai pendant 10 semaines pour un retour complet le 31 juillet et que s’il y a un échec, je devrai me trouver un nouvel emploi. Je n’y crois pas. J’essaie de lui faire comprendre que ce n’est vraiment pas ce qui a été convenu lors de mon rendez-vous. La discussion s’envenime. Elle fini par me dire que si je refuse le retour progressif le 22 mai, elle "m’offre la chance" de prendre les 10 semaines allouées au retour progessif "pour moi", mais qu’à partir du 31 juillet je devrai choisir entre retourner directement à temps complet ou me trouver un nouvel emploi. Mais quelle merde ! Je lui dit que je vais tenter de rejoindre mon médecin avant de prendre une décision; certaine qu’elle me ment, encore.

Le choc a eu lieu lorsque j’ai parlé avec la secrétaire de mon médecin. Non seulement elle a déjà quitté sans me contacter comme convenu, mais elle n’a pas référé mon dossier à un collègue parce "qu’il a été clos avec les assurances". Les notes à mon dossier indiquent excatement ce que la chargée de dossier me disait. Échec et mat. Je suis K.O. Je ne comprend pas ce qui a pu se passer. Dans tout ce processus la personne en qui j’ai toujours eu confiance à 100%, ma meilleure alliée, c’était mon médecin. Elle m’a abandonnée… Je me sens trahie et seule au monde dans cette bataille. Le stress exacerbe encore mes symptômes. Une partie de moi n’a plus envie de se battre et l’autre me dit que je ne peux pas abandonner. Tout mon avenir dépend de la décision que je prendrai.