Nobody knows...

Rechute

Je suis revenue au travail le 15 janvier.

Juste avant, j’ai fait un voyage à Cuba avec ma mère du 3 au 10 janvier. La chaleur, le soleil, le dépaysement et le calme m’ont fait du bien. Je me sentais beaucoup plus légère et beaucoup plus confiante face à mon retour.

Le 12 janvier, ma soeur nous annonce que le bébé qu’elle a attendu et désiré depuis 10 ans est décédé à 16 semaines de grossesse. Nous étions tous anéantis. J’étais triste de perdre mon neveu avant même de l’avoir rencontré. J’étais triste pour ma soeur qui voyait son rêve brisé. J’étais triste qu’elle ait du vivre cette perte d’une façon aussi traumatisante; parce que 16 semaines, c’est tard pour perdre un enfant. J’étais triste parce que nous étions tous absents lorsque c’est arrivé. Mais ma soeur est forte. Elle a une résilience et un courage sans nom. Elle a un conjoint qui la soutient. Elle nous a, nous, sa famille. Alors, je me suis ressaisie, sachant qu’elle irait mieux bientôt.

Le 15 janvier, jour de mon retour au travail, je me suis réveillée avec une infection de gorge et une constipation qui a duré presque 2 semaines en plus de mon abcès qui durait déjà depuis 1 mois. Malgré tout, je vais travailler et tout se passe bien. Je suis contente d’être de retour. Mes collègues sont heureux de me revoir.

Les semaines passent et mon abcès est toujours présent. Mon médecin tente tout ce qu’elle peut pour m’aider. Les antibiotiques ne font aucun effet. La chirurgienne veut que je vois un dermatologue parce qu’elle ne peut pas m’opérer tant que l’abcès est toujours infecté. Alors j’attend mon rendez-vous, mais en attendant, j’ai mal.

Je suis de plus en plus épuisée. Je manque souvent le travail. Et voilà que je doit planifier mon déménagement… Recherche et visites d’appartements, prise de décision, vérifications de crédit, recherche d’une personne pour louer mon appartement actuel, recherche d’électroménagers pour mon nouveau logement… me voilà dans un tourbillon de courriels, de rendez-vous, de stress financier et personnel…

Et puis, il y a l’état de X. qui ne s’améliore pas. Je dirais même que ça a empiré ces derniers temps… Tout le rend anxieux, il a mal au dos et il est impatient.

Je n’en peut plus. L’anxiété refait surface. Les symptômes d’avant mon arrêt de travail reviennent. Un 2ième abcès sort à l’aisselle droite.

Après 3 mois à souffrir à cause de mon abcès, je rencontre enfin la dermatologue, elle me fait 2 douloureuses injections de cortisone et me prescrit un nouvel antibiotique pour 3 mois… Nous nous reverrons en septembre pour ma référence en chirurgie. En sortant de son bureau, je réalise soudainement combien cette maudite maladie m’affecte et m’affectera surement encore longtemps…

Cette semaine, je n’ai pas travaillé. Je me sens épuisée et anxieuse. Je fais des crises de panique à tous les jours sans raisons. Je suis en rechute… Et là, il y a le découragement et la honte qui s’installe. Le sentiment d’échec qui me ronge. Et toutes ces questions qui tournent dans cesse dans ma tête. Pourquoi ça ne peut pas juste aller bien ? Pourquoi je n’arrive pas à gérer mon anxiété ? Pourquoi je ne peut pas être comme les autres ? Plein de gens vivent des choses beaucoup plus difficiles que moi et ils s’en sortent bien. Pourquoi pas moi ?